Le voyage de Sophie

 Jour 1 

 Amancy-Arêche Beaufort 79 Km - 1983 D+ 


Temps magnifique avec grand ciel bleu. Paysages magnifiques même si déjà connus.
Pas de grosse difficulté sur cette 1ère étape à part le col des Saisies monté par Crest Voland. C’était une idée de Christine.... Mais franchement ça vaut le coup! Pas une seule voiture pas une seule moto pas un seul vélo à part nous 2!
Ah j’oubliais la pause déjeuner au petit lac de Flumet que je ne connaissais pas. Ça aussi ça vaut le coup!
A demain!

 2 ème étape Beaufort-Séez 
 53km - 1389D+

Je fais ce petit compte rendu en pensant bien fort à Régis et en espérant que ces quelques photos vont lui remonter le moral!
Temps magnifique avec des paysages à couper le souffle. Pas de difficulté majeure dans cette courte étape, j’ai donc pu profiter de ce décor magique savoyard et jouer la vraie cyclotouriste. 
Deux rencontres également. Rosy et Stefan, des suisses allemands que j’ai rencontré hier dans la descente du col des Saisies et avec qui j’ai roulé cette journée. Et deux randonneurs allemands qui allaient rejoindre Nice par le GR5. 40 jours de marche, un truc de dingue!
A demain!

 

 3ème étape Séez-Saint Michel de Maurienne
 118km - 2072D+

Après avoir quitté la veille le calme et la douceur du Cormet, je me suis retrouvée sur la route principale bruyante et dangereuse qui allait m’emmener à Val d’Isère. Un flot ininterrompu de voitures et de camions de toutes tailles m’accompagnait. Heureusement, à la sortie de cette station luxueuse, la route en lacets s’est inclinée et à de nouveau laissé place au calme, me permettant d’admirer ces nouveaux paysages alpins. Je passais d’une vallée à l’autre sous un soleil de plomb. Le col de l’Iseran fut magique et la descente sur Bonneval-sur-Arc magnifique. Ensuite, toute la vallée à traverser pour arriver à mon point de chute fut longue et pénible avec un vent de face qui ne m’a pas aidé.
A demain.

 

 4ème étape Saint Michel de Maurienne-Salle les Alpes 
 64km - 1996D+


Après avoir quitté cette ville fantôme qu’est Saint Michel de Maurienne, j’avais hâte de gravir les nouveaux cols du jour. Je roulais tranquillement, ne dépassant rarement les 8km/h, j’avançais à mon rythme en continuant d’admirer ces montagnes alpestres. Du haut, on se rend vite compte de ces cassures que le relief a crée permettant aux hommes d’apprivoiser les vallées. Il faisait déjà chaud sur la route du col du Télégraphe malgré de nombreux  passages en forêt. La descente sur Valloire m’a permis de rencontrer mon animal préféré qui plus est porte mon nom! Ensuite les choses se sont corsées avec la montée du Galibier. A 6km du sommet la route devenait de plus en plus pentue, pas moins de 8% de moyenne avec ces longues lignes droites devenues interminables. Les arbres avaient disparus. Le dernier kilomètre restera mémorable avec des passages à 12%. Je comprends maintenant pourquoi ce fameux Galibier est un col mythique du Tour de France! Le début de la descente sur Briançon est aussi abrupte que la fin de la montée avec des lacets très serrés. Le col du Lautaret est en descente, il ne m’a fallu donné aucun coup de pédale! La descente sur Salles les Alpes s’est faite à grande allure.
A demain!

 

5ème étape Salles les Alpes-Jausiers
104km - 2267D+


J’ai enfourché ma bicyclette dans la fraîcheur matinale du 11/07/2020 avec comme objectif le col de l’Izoard puis le col de Vars.
Le col de l’Izoard ne m’a pas posé de problème, toujours à mon rythme, en admirant les paysages avoisinants. Les sapins se sont transformés en pins. Les bornes kilométriques jaunes et blanches que nous connaissons bien ont laissé place à des bornes blanches et marrons. La descente sur Casse Déserte fut magique.
D’Arvieux à Guillestre, la route fut longue mais belle. Les gorges du Guil en valent le coup.
Mes jambes tournaient, à leur rythme, telle une horloge régulière. Le mécanisme était rôdé, il ne fallait pas qu’il s’arrête. Et pourtant.... La montée du col de Vars a été épuisante. La chaleur m’étouffait avoisinant les 40 degrés. Je cherchais  le moindre petit coin d’ombre. Mes arrêts se succédaient, mes bidons se vidaient. Il fallait aussi gérer tous les flashs des paparazzis qui attendent les cyclistes et motards dans les derniers lacets des cols. Essayer de faire bonne figure n’était pas forcément facile. Mes arrêts photos étaient devenus l’excuse pour récupérer un peu. Mais il fallait repartir, atteindre l’objectif qu’était Jausiers. Arrivée enfin au sommet du col de Vars, j’ai fait la connaissance d’un autre vélo sacoche qui allait également à Nice, Hans un suisse allemand! Demain nous gravirons ensemble le col de la Bonette.
A demain!

 

 6ème étape Jausiers-Rimplas 
 93km - 2069D+ 


Aujourd’hui, dimanche 12/07/2020, c’est la sortie dominicale du club mais sans les amis.... J’ai donc décidé de faire la Bonette!
Après ma traversée du désert de la veille, j’ai eu plaisir de remonter sur mon engin à pédales. Les montagnes m’entouraient, les blocs rocheux qui se dressaient devant moi paraissaient infranchissables. Mais de mon petit coup de pédale j’avançais. Les cyclistes me doublaient et me saluaient au passage.
J’ai raté Hans au départ, je le retrouverai certainement au sommet du col avec son chargement de 20kg, IPad et tente compris! De mon côté, j’avais vite pris l’habitude de mes 7kg supplémentaires. J’étais devenue experte dans l’organisation de mes deux sacoches. C’était devenu un rituel entre elles et moi. Ranger, fermer, compacter, accrocher, vérifier, décrocher, déballer et ainsi de suite. 
La route du col de la Bonette fut longue mais très belle, pas moins de 24km pour 1500m de D+. La cime de la Bonette était proche. Avec des passages à plus de 12%, il ne fallait pas renoncer car surplomber toutes ces montagnes était magnifique. Hans n’était pas là. Il avait du redescendre directement alors que de mon côté je profitai de cette vue exceptionnelle en discutant avec un couple marseillais.
La fin de la journée s’est passée sur une route mouillée avec une pluie rafraîchissante. Il me restait 6km de montée pour atteindre mon auberge. J’entendais le tonnerre grondait. J’accélérais la cadence passant à 10km/h au lieu de mes 8 habituels pour les mêmes pourcentages. A mon arrivée, j’ai pu apprécier l’imperméabilité de mes sacoches !
A demain !

 

Coucou
 7ème étape Rimplas-Menton-Nice 
 130km - 2436D+ 

J’étais ce minuscule petit point rose qui traversait ces Alpes gigantesques. Aujourd’hui, veille du 14 juillet, j’allais rejoindre la Méditerranée.

Quand Fabrice m’a demandé si je pouvais faire un petit résumé de mes journées avec l’envoi de quelques photos, j’ai tout de suite accepté. Je me suis prise au jeu et plus les jours passaient et plus je ressentais ce besoin d’écrire, comme un besoin de laisser des traces de ce premier voyage itinérant, de partager mon expérience et mes émotions.

Cette journée devait bien commencer sous un soleil radieux dès le petit matin sur Rimplas, petit village sympathique avec ses pierres apparentes. Et que dire de l’Auberge du randonneur, de Paola et Stéphane, d’une gentillesse infinie. L’auberge porte bien son nom car j’étais entourée d’un groupe de motards et d’un autre de cavaliers qui faisait un raid équestre d’une semaine. Ils enfourchaient leur monture pour 7 à 8 heures par jour en moyenne. J’étais aussi impressionnée par leur périple qu’eux par le mien. Ils se préparaient moi aussi. 

J’enfourchais donc ma monture pour terminer le col Saint Martin. Il me restait une dizaine de kilomètres à gravir. Tout allait bien. Le ciel se chargeait, je savais qu’il fallait ne pas trop traîner. Je redescendais le col puis traversais la vallée en direction de Saint Martin en Vésubie. Sur ma gauche se dressait le col de Turini. 15 kilomètres d’ascension, j’espérais que le temps serait clément avec moi. Les 4 derniers kilomètres furent terribles. Une pluie torrentielle s’est abattue sur cette montagne devenue tout d’un coup hostile. Il ne fallait pas que je m’arrête, il fallait vite atteindre le sommet. On m’avait dit qu’il y avait quelques bars au sommet. Une fois arrivée, je me suis réfugiée dans l’un d’entre eux. J’y suis restée plus d’une heure et demi. Entre thé et tarte aux myrtilles, je me suis changée entièrement. La pluie ne s’arrêtait pas, juste un peu moins forte, il faisait 14 degrés. Je décidai de repartir. J’avais deux options. Descendre directement sur Nice ou passer par Sospel pour arriver à Menton. J’ai fait ce deuxième choix car c’était la « vraie » routes des Alpes, le vrai « finish ». J’ai donc descendu les 25 kilomètres en direction de Sospel sous la pluie, accrochée aux freins pour ne pas glisser. Je trouvais chaque virage en épingle dangereux mais c’était trop tard, je ne pouvais pas remonter. Pourtant la vue semblait belle. Une fois à Sospel, la pluie s’est définitivement calmée. 

Il me restait le col de Castillon, petit col tranquille, qui menait à Menton.
Lors de la descente, j’apperçu pour la première fois la mer ! C’était magnifique ! Tous ces efforts pour voir la Grande Bleue !
Mais quelle déception à l’arrivée sur Menton. La transition était trop brutale. Je ne m’y faisais pas. Trop de voitures, trop de scooters, trop de gens agressifs et malpolis. Visiblement, ils avaient leur propre loi, la leur, celle du plus fort. J’ai trouvé cette ville inhospitalière, il fallait que je parte vite. 
Je rentrai l’adresse de l’hôtel dans mon GPS qui me faisait passer de corniche en corniche. Je n’en pouvais plus. Il fallait que j’arrive. J’ai mis plus de deux heures et demi pour atteindre Nice! A 21 heures j’étais enfin arrivée à destination.

Ma traversée des Alpes s’achève ici, avec des rencontres exceptionnelles, des paysages à couper le souffle, mais pas mon voyage en vélo.

A demain!

 

 8ème étape  
 TER Nice-Marseille-Avignon 
 ViaRhona Avignon-Bourg Saint Andéol 
 74km - 210D+

La nuit fut très courte mais il fallait déjà repartir. Je n’ai pas pu profiter de Nice, qui pourtant, paraissait plus clame que Menton. J’étais juste au niveau horaire. Mon TER quittait Nice à 8h23. J’avais enregistré l’adresse de la gare dans mon GPS mais de nouveau je n’avais pas l’impression qu’il m’emmenait au bon endroit. Lui non plus ne devait pas aimer la Côte d’Azur. Comme par magie, au croisement d’une rue, Hans est apparu tel un sauveur avec son vélo sacoches. Nous avons juste eu le temps d’échanger quelques mots qu’il m’emmena à la gare à vive allure. Nice était à nous sans voiture. Nous roulions comme de grands enfants, heureux de se revoir ! Une photo et hop dans le train. Il était arrivé la veille. Pas eu le temps de savoir par où il était passé. Je suis chargée d’émotions en ce jour de fête nationale.

Les vélos se chargent et se déchargent dans le train. On distingue tout de suite les expérimentés des novices comme moi. On parle vélo, sacoches, voyage, itinéraires. On échange des numéros de téléphone, on se montre les photos. Je n’hésite pas à leur parler du site des Copains Cyclistes de la Grenette et les invite à aller le visiter. Cette façon de voyager est extraordinaire. 
 
Arrivée à Avignon, je vais dans le centre ville et admire ses remparts historiques. Puis direction la ViaRhona. Je longe plus ou moins le Rhône, passe d’une berge à l’autre, traverse plusieurs ponts. Mes pieds surchauffent, je m’arrête sur une berge pour les rafraîchir et les faire baisser en température.

Je traverse des champs de tournesols, de lavandes, des vignes, des plantations de poiriers et de pommiers, un régal au niveau visuel mais aussi olfactif. Les cigales chantent à tue-tête ayant oublié que le 14 juillet est un jour férié !

Le plat est à perte de vue. Il faut pédaler autrement et faire face au vent. Appuyer sur les pédales, être toujours en prise, relancer. Pas toujours facile. Je pensais alors à nos deux Régis qui vont bientôt s’embarquer pour les 24 heures du Mans.

Je suis bien arrivée à Bourg-Saint-Andéol et vais en profiter pour récupérer de ma courte nuit de la veille.

A demain !

 

9ème étape 
ViaRhona Bourg Saint Andéol-Valence 
Route Valence-Montélier 
115km - 476D+ 

Mon vélo de route ressemblait de plus en plus à une randonneuse. N’ayant plus de place sur le cadre, je suis obligée d’accrocher des affaires en les superposant sur ma sacoche arrière. Je cintrais le tout pour ne pas perdre mon chargement en route.

Les cigales étaient déjà à pied d’œuvre de bon matin. Je continuais de changer de rives et de passer de ponts en ponts.

La ViaRhona c’est comme un jeu de piste. Des panneaux avec des couleurs différentes, des numéros, des noms de parcours, on s’y perd vite. On fait des aller-retour, on vérifie, on demande puis on se lance en espérant que ce soit la bonne direction. Ce sont les règles du jeu que les familles, amis ou solo acceptent en s’aventurant sur cette voie verte. 

La passerelle himalayenne de Rochemaure, plantée au milieu de cette voie verte, est belle à voir. On la traverse à pied à côté de son vélo, ce qui permet de mieux en profiter.

Je m’approchai dangereusement de la centrale nucléaire de Cruas. Slalomer entre ces cheminées crachant jour et nuit leur fumée blanche était impressionnant.

La ViaRhona c’est aussi comme une sorte de Koh Lanta alimentaire. Il n’y aucun bar, snack ou autre pour se restaurer. Je commence à comprendre pourquoi les vélos sacoches que je croise sont surchargés. Peut-être ont-ils prévu leur pique-nique pour plusieurs jours.

J’ai quitté la ViaRhona à Valence pour continuer ma route sur Chambéry.

A demain !

 

 10ème étape Montélier-Voiron 
 87km - 910D+ 

Je roulais et ne voyais pas les kilomètres défiler. L’itinéraire était idéal et aurait tout à fait convenu à une sortie club. De beaux paysages, des allées de pommiers à perte de vue, quelques montées suivies de quelques descentes. J’avais quitté le chant des cigales et cette longue piste cyclable qui m’a paru bien monotone. Je longeai le parc naturel régional du Vercors et passai du Rhône à l’Isère. Pas une seule voiture, juste celle de la Poste qui avait du s’égarer ! A partir de Tullins, la vie avait repris ses droits. 

Les vélos sacoches avaient disparu et je retrouvai les cyclistes affûtés sur leur belle monture entretenue.

J’étais en forme et me prêtais au jeu de rouler un peu plus vite. Je suis vite arrivée à ma destination.

A demain !

 11ème étape Voiron-Aix les Bains 
 65km - 938 D+ 

La fin de ce délicieux voyage s’achève. Paulo devait me récupérer à Aix-les-Bains. J’étais partagée entre la joie et la mélancolie mais j’étais malgré tout contente de retrouver les miens. Je savais déjà que je repartirai pour de nouvelles aventures. 

Je continuais à traverser des petits villages, contemplais ce pont entre Saint Étienne de Crossey et Saint Roch où l’on passe en dessous pour finalement le traverser, passais un dernier col, le col de Couz beaucoup moins pentu que nos cols alpins. 

Chaque matin, je me levais avec cette envie d’aller plus loin, d’aller plus haut, de gravir de nouvelles montagnes. Je n’ai pas vécu cette expérience comme un défi mais simplement comme une belle virée cyclotouristique. Pas de dossard, pas de numéro, pas de chrono, j’ai roulé autrement en prenant mon temps. 

L’idée de traverser les Alpes m’est venue du confinement. Rien n’était programmé. Mais j’avais cette soif de liberté et c’est ce sentiment d’évasion que j’ai grandement ressenti pendant ces quelques jours itinérants. On se sent tellement libre avec sa bicyclette ! C’est un formidable moyen de locomotion.

J’ai été ravie d’avoir vécu cette nouvelle expérience et de vous l’avoir fait partager. J’en garderai un excellent souvenir avec des images plein la tête et je m’imagine déjà sur d’autres routes l’année prochaine. 

Je tenais à TOUS vous remercier pour vos encouragements et soutien. Ça me faisait chaud au cœur. Un spécial remerciement à Christine pour m’avoir tracé les parcours  et pour qui les Garmin n’ont plus de secret, à Paulo qui a été mon aide logistique au niveau hébergement, à Régis pour ses sms et mes « appels à un ami », à Fabrice pour avoir mis quotidiennement en ligne photos et commentaires.

J’aurai parcouru 982 km pour un dénivelé positif cumulé de 16 746 mètres.

A très bientôt sur le vélo !

 

Date de dernière mise à jour : 10/04/2024

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Commentaires

  • Jean
    • 1. Jean Le 12/02/2023
    Merci pour tout
    Image
    Jean
  • Chantal Dionisio
    • 2. Chantal Dionisio Le 26/08/2020
    Félicitations pour ton joli et intéressant parcours et tous les coups de pédales pour avancer dans ces jolis cols
    Le confinement à été une réussite pour ta belle et inoubliable aventure, tu m as fait rêver, merci Sophie
  • Hélène - hôtel Valery
    Impressionnante traversée, 1 grand bravo et oui 1 grand merci aussi pour ces photos, on a l'impression d'y être, ça donne trop envie!!!
    Merci pour votre visite et au grand plaisir de vous accueillir lors d'une prochaine "sortie"
  • Lionel
    • 4. Lionel Le 18/07/2020
    Bravo Sophie quel beau voyage.
  • Caillot
    Bravo Sophie pour votre magnifique périple et votre agréable visite.
  • REGIS BETREMIEUX
    • 6. REGIS BETREMIEUX Le 09/07/2020
    bravo à toi et bravo pour ces magnifiques photos

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